Alors que l’élargissement du prêt à taux zéro entre en vigueur ce 1er avril, le gouvernement table sur une production supérieure de quelque 50% à celle de 2024.
Du changement pour les emprunteurs. Le nouveau prêt à taux zéro arrive dès le 1er avril dans les établissements bancaires, avec deux évolutions majeures.
Le première concerne la localisation. Le PTZ ne sera plus réservé aux projets situés en zones tendues. Il sera accessible sur tout le territoire.
L’autre modification vise la nature des biens puisque le financement partiel de maisons neuves va à nouveau être possible, avec toutefois quelques aménagements par rapport aux appartements.
Des barèmes différents
Rappelons que la part finançable par PTZ dépend des revenus. Le code de la construction et de l’habitation définit quatre catégorie, de 1 à 4, par ordre croissant de revenus. Pour un appartement, un ménage de la catégorie 1, le PTZ peut aller jusqu’à 50% du coût du projet. En catégories 2 et 3, la part passe à 40% et elle tombe à 20% en catégorie 4.
Un décret paru le 30 mars fixe quant à lui des quotités différentes pour les biens « ne répondant pas à la condition de localisation dans un bâtiment d’habitation collectif », c’est-à-dire les maisons. De la catégorie 1 à la catégorie 4, les parts finançables sont respectivement de 30%, 20% ,20% et 10%.
Plus de PTZ qu’en 2024
Avec l’élargissement accordé, le gouvernement table en tout cas sur un net rebond du nombre de dossiers. Dans une annexe au décret du 30 mars, le gouvernement avance le nombre de 67.000 PTZ pour 2025. A titre de comparaison, il y en a eu 45.900 en 2024 du fait des restrictions imposées : dont 25.000 dans le neuf, 17.000 dans l’ancien et 3.900 acquisitions en HLM.
Fort de cette augmentation de 46%, le marché reviendrait ainsi sur des niveaux comparables et même légèrement supérieurs à ceux de 2022 (63.650 dossiers financés). Compte tenu des resserrement opérés au fil du temps, le marché restera malgré tout bien en deçà des niveaux record atteints au cours des années 2010, avec par exemple plus de 85.500 dossiers en 2019 et un pic d’environ 115.000 PTZ en 2016.
Un coût pour les finances publics
Bien entendu, s’agissant de prêts aidés, les PTZ ne sont pas neutres pour les finances publics. D’où le difficile équilibre à trouver entre aide aux acquéreurs et économies budgétaires. Schématiquement, l’Etat accorde des crédits d’impôts aux établissement proposant des PTZ. Leur montant correspond à l’écart entre les mensualités des PTZ signés et les mensualités qui seraient dues avec des prêts souscrits aux conditions de marché.
Sur la base des 67.000 prêts attendus, le décret du 30 mars évalue l’impact net pour les finances publiques à 1,35 milliard d’euros.
Source : Olivier Decarre, Le Revenu